Quand on parle d’expatriation aux États-Unis, on pense souvent à la success story, à la vie dans un loft new-yorkais ou à siroter un café à Venice Beach. Mais derrière les photos Instagram, il y a tout un tas de choses qu’on découvre une fois sur place… et pas toujours en douceur.
J’ai eu la chance de m’installer ici, et je ne regrette rien. Mais j’aurais aimé qu’on me dise certaines choses avant de partir. Voici donc la vraie version de l’expatriation américaine, celle qu’on ne met pas toujours dans les guides.
1. L’administration américaine, c’est parfois une vraie galère (plus qu’en France)
On pense souvent que tout est plus simple, plus digitalisé… et c’est vrai pour certaines choses.
Mais pour d’autres, attendez-vous à faire la queue, à parler avec 4 personnes différentes, à remplir un formulaire papier, puis un autre, à revenir une semaine plus tard… Bref, ce n’est pas toujours la Silicon Valley niveau efficacité.
2. Le système de santé peut faire peur
On le sait, le système de santé américain est très différent de celui qu’on connaît en France. Mais on ne vous dit pas à quel point ça peut être stressant de devoir choisir une assurance, comprendre ce qu’elle couvre (ou pas), et oui une radio peut coûter 500 dollars même avec un plan santé, et encore…
Sans assurance, ici, on ne va pas chez le médecin. Et même avec, il faut comprendre les termes comme deductible, co-pay, out-of-pocket maximum. Autant vous dire qu’on devient vite expert.
3. Les débuts sont chers… très chers
Entre le dépôt de garantie pour un appartement (souvent plusieurs mois de loyer), les abonnements divers (électricité, Internet, transports), les frais bancaires et d’assurance… On débourse beaucoup d’argent les premières semaines.
Ajoutez à cela les frais de change si vous utilisez encore votre carte française, ou les frais de retrait, et vous comprendrez pourquoi il faut arriver avec un bon petit matelas de côté.
4. Le visa, c’est le plus important
On ne le dit pas assez : avoir un visa ne suffit pas toujours à être serein. Il faut comprendre ce qu’il vous permet ou pas, surveiller les dates de validité, faire attention aux règles si vous voulez changer d’emploi, ou même sortir du territoire.
Et ça, ça demande une certaine rigueur administrative… qu’on n’a pas toujours naturellement.
5. Vous partez, mais vous laissez beaucoup derrière
L’expatriation, c’est aussi des moments de solitude, surtout au début. Même si on rencontre du monde, qu’on découvre plein de choses, il y a une vraie phase d’adaptation émotionnelle.
La famille vous manque, les repères aussi, et parfois même… la baguette de chez votre boulanger.
6. Le choc culturel existe (même si vous parlez anglais)
On se dit souvent “je parle anglais, donc ça va aller”. Mais la langue, ce n’est qu’une partie de l’adaptation.
La culture est différente, les relations humaines aussi, la façon de travailler, de communiquer, de faire confiance.
Et parfois, on se sent un peu à côté au début – c’est normal, ça fait partie du process.
7. Le crédit score, c’est votre nouveau dossier scolaire
Ici, on vous juge pas sur vos bulletins, mais sur votre comportement bancaire. Et personne ne vous dit à quel point c’est important, jusqu’à ce que vous essayiez de louer un appart, acheter une voiture ou obtenir une carte de crédit… et qu’on vous dise “sorry, you don’t have a credit history”.
Ça se construit avec le temps, de la patience et une bonne stratégie bancaire (spoiler : j’en parle dans un autre article).
8. Tout coûte plus cher qu’il n’y paraît
Petite surprise made in USA : les prix affichés ne comprennent jamais les taxes. Donc quand vous voyez un t-shirt à 39,99 $, ce n’est jamais le prix que vous paierez en caisse.
Et ce qui est piégeux, c’est que chaque État a ses propres règles.
À New York, il faut rajouter environ 8,875% de taxes sur vos achats. Mais voici un petit truc à savoir : si vous achetez des vêtements ou des chaussures qui coûtent moins de 110 $, vous n’aurez pas à payer la taxe de vente. Une petite astuce pour économiser sur vos achats ! Par contre, attention, ça ne s’applique pas aux articles électroniques ou à d’autres produits comme les accessoires, les meubles, etc.
En Californie, c’est entre 7,25% et 10,25% selon les villes (à Los Angeles, on est sur du 9,5%).
Au Texas, on est autour de 8,25%.
Mais si vous allez dans le Delaware… surprise : zéro taxe !
Donc si vous faites du shopping là-bas, c’est tout de suite plus rentable (d’ailleurs beaucoup d’Américains en profitent pour faire leurs gros achats dans ces États-là).
Et on ne parle même pas encore du pourboire au resto, qui lui aussi vient s’ajouter à la note. Résultat : le plat à 15 $ vous coûte en vrai autour de 19 $ minimum.
9. On est toujours “en démarche”
En tant qu’expatrié, on gère plein de choses à la fois : le visa, le logement, les assurances, les banques, l’administratif français et américain… On a toujours plein de deadline, démarches administratives à faire et on apprend à faire avec.
10. Mais c’est une aventure qu’on n’échangerait pour rien au monde
Malgré tout ça, l’expatriation aux États-Unis est l’une des expériences les plus riches qu’on puisse vivre. On sort de sa zone de confort, on apprend, on rencontre, on grandit. Chaque galère surmontée devient une anecdote. Chaque réussite, aussi petite soit-elle, devient une victoire immense.
Vivre ici, c’est apprendre à se réinventer, à s’ouvrir, à découvrir une autre version de soi-même.
Si vous êtes sur le point de vous lancer, préparez-vous… mais lancez-vous. Parce que oui, il y a des imprévus, des frustrations, des surprises. Mais c’est aussi ce qui rend l’expérience inoubliable.
Article écrit par Mat